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Appeler à une marche pour la 6ème République quand la première préoccupation (à juste titre !) des français-e-s est l'emploi peut passer pour être à côté de la
plaque. Sauf que les deux sont liés !
Retour en arrière : sous l'Ancien Régime le roi est le souverain absolu. Il édicte les lois, rend la justice, gère les deniers publics, s'autorise parfois à
préempter des deniers privés. La Révolution de 1789 renverse l'Ancien Régime par l'abolition des privilièges, l'émancipation du peuple de la tutelle du roi et la reconnaissance à tout citoyen
d'une égalité de droits. La suite a été un affrontement entre conservateurs et progressistes pour conforter le peuple dans sa souveraineté et ses citoyens dans leurs droits. C'est ainsi que la
République a fini par s'imposer en France au terme du 19ème siècle comme système institutionnel garant de la souveraineté populaire et des droits civils, pour ne plus jamais être remise en cause
au profit de la Monarchie.
Pourtant, avoir obtenu l'irréversibilité de la République ne signifie pas la fin du combat historique pour le progrès de notre société nationale, et par
extension pour celui de l'humanité si l'on veut toujours considérer que ce combat est universel. Si l'émancipation de l'homme envers toute forme d'arbitraire ou d'aliénation, l'exercice de sa
pleine responsabilité individuelle et collective, son épanouissement personnel ont été les principales motivations et objectifs du combat historique pour le progrès, nous constatons que ces
objectifs ne sont que partiellement atteints. Avec la République, le peuple à gagné la démocratie : la possibilité de décider de la politique nationale, de faire les lois, de gérer le Trésor
Public, de rendre la justice. Mais cette démocratie est encore loin d'assurer une pleine souveraineté populaire. La constitution de la 5ème fait régresser la République dans une monarchie
élective où le Président ne rencontre aucun contre pouvoir réel et ne rend aucun compte aux citoyens entre deux élections, où les majorités de bords différents qui se succèdent au Parlement
depuis 30 ans appliquent une politique a peu près identique quand les électeurs attendent que des progrès leurs arrivent à la suite de chaque consultation nationale. Et la lenteur des
instructions et jugements d'affaires politiques ou de santé (amiante, hormone de croissance...) démontrent que l'indépendance de la justice n'est toujours pas d'actualité.
Dans la 6ème République, le Parti de Gauche propose le référendum révocatoire permettant aux citoyen-ne-s de sanctionner tout
élu en cours de mandat, et la nomination des magistrats par un Conseil indépendant des pouvoirs exécutif et législatif.
Mais il reste un domaine où la République ne s'applique toujours pas : celui de l'économie, de la finance privée et du travail. La bourgeoisie possédante reste
jusqu'à maintenant la grande gagnante de l'Histoire. Avec la Révolution et l'Empire, elle a obtenu ce que le roi absolu de l'Ancien Régime ne lui garantissait pas : que le droit individuel de
propriété privé soit supérieur à l'intérêt collectif. De là découle l'expansion et la domination capitaliste. Au sortir de la 2ème guerre mondiale, cette domination a tout juste été modérée
durant les "trente glorieuses" par un compromis entre forces du capital et forces du travail, où ces dernières ont gagné droits et protection dans le Code du Travail et la Sécurité Sociale. Mais
la domination est repartie de plus belle à partir du milieu des années 70, où la libéralisation de l'économie pour favoriser sa mondialisation fait voler en éclat le compromis capital/travail et
où les acquis sociaux sont méthodiquement détruits au motif de répondre à une compétition mondiale que les citoyens-travailleurs n'ont pourtant pas choisie. Le contrat de travail a toujours
garantit à l'employeur d'être le souverain. Autrement dit, la personne privée du chef d'entreprise, sa propriété et ses décisions, reste plus puissante que les intérêts de la collectivité
publique. Alors que cette persistance de l'Ancien Régime nécessitait l'action d'une gauche fidèle à sa mission historique en faveur de la République, son arrivée au pouvoir au début des années 80
en a marqué le coup d'arrêt. Après avoir été un opposant farouche à la 5ème République gaulliste, François Mitterand s'en est satisfait une fois élu Président. Et à sa suite tous les responsables
du Parti Socialiste sont restés sur la même complaisance.
Pour le Parti de Gauche, la construction de la République reste un combat inachevé et permanent. Le grand progrès à venir est d'en appliquer les principes d'égalité
et de souveraineté dans le domaine économique et social. C'est là que plein emploi et République se rejoignent : il n'y aura de plein emploi que si la République fait primer l'intérêt général sur
la décision individuelle et la propriété privée des moyens de production du capitaliste.
Pour donner les moyens du plein emploi avec la 6ème République, le Parti de Gauche propose d'instituer comme normes
constitutionnelles : l'utilité sociale des capitaux et de leurs mouvements ; la souveraineté des salariés dans l'entreprise ; la propriété coopérative de l'entreprise par les
salariés.
Pour le plein emploi, pour la 6ème République, tou-te-s à Paris ce 5 mai
!
Daniel
MONNIER