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4 septembre 2015 5 04 /09 /septembre /2015 08:04

Par le courrier ci-dessous, les comités du Parti de Gauche de la nouvelle région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine invitent à discuter sur un certain nombre de points pour s'assurer que le rassemblement est possble sur des bases anti austérité, de solidarité et de bien vivre.

A nos camarades en région « Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine »

d’ Ensemble ! (membre du Front de Gauche)

d’ Europe Ecologie Les Verts

de la Gauche Unitaire (membre du Front de Gauche)

du Mouvement Républicain et Citoyen

de Nouvelle Donne

de la Nouvelle Gauche Socialiste

du Nouveau Parti Anticapitaliste

du Parti Communiste Français (membre du Front de Gauche)

du Parti Communiste des Ouvriers de France (membre du Front de Gauche)

de République et Socialisme (membre du Front de Gauche)

 

Les comités du Parti de Gauche de la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine se félicitent du succès rencontré par l’appel citoyen http://aacal2015.com/ qui à ce jour a recueilli plusieurs centaines de signatures. Par ailleurs un nombre croissant d'organisations politiques ont manifesté leur volonté de faire liste commune à l'occasion des élections régionales de décembre 2015. Si, dans un premier temps, ces sollicitations ont émané logiquement des membres du Front de Gauche, par la suite nous avons eu des contacts avec Europe Ecologie Les Verts, la Nouvelle Gauche Socialiste et le Mouvement Républicain et Citoyen.

Le point initial de nos contacts est un rejet de la politique gouvernementale menée par le Parti Socialiste et ses alliés et donc un refus de faire liste commune avec ceux-ci aux élections régionales.

Mais nous serons sans doute d'accord pour estimer qu’il ne suffit pas de refuser de s’allier avec le PS. Il nous faut aller plus loin. Il reste à mesurer entre nous les possibilités de construire un rassemblement électoralement majoritaire autour d’un programme cohérent pour une alternative crédible.

C'est pourquoi nous venons vous soumettre des points de discussion qu'il nous semble indispensable d'aborder lors de nos prochaines rencontres. A ce stade, il s'agit bien de discussions que nous estimons utiles pour clarifier nos points de vue respectifs et mesurer ainsi nos convergences possibles. Il ne s'agit pas ici de conditions que nous posons à une alliance impliquant le PG.

1) L'implication populaire comme moyen

Nous partons du constat qu'aux deux précédentes élections, européennes en mai 2014 et départementales en mars 2015, les propositions progressistes dites « de gauche » ont obtenu leur score le plus bas depuis la Libération. Non seulement « l'autre gauche » n'a pas réussi à capter les déçus du PS mais l'électorat qui aurait le plus intérêt à voter à gauche (employés, ouvriers, professions intermédiaires) s'installe durablement dans l'abstention ou migre vers le vote FN. Nous considérons qu'inverser cette tendance ne se fera que par un changement substantiel des pratiques, en commençant par une manière différente de participer aux processus électoraux.

C'est pourquoi nous proposons que les élections aux responsabilités publiques soient l'occasion d'une implication populaire autant que l'implication populaire soit un moyen de revitaliser l'intérêt de nos concitoyen-ne-s pour ces temps indispensables d’une vie démocratique authentique.

C'est aussi pourquoi nous avons apporté notre soutien à l'Appel pour une Alternative Citoyenne AntiLibérale dans notre région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine : http://aacal2015.com/

2) Le mouvement citoyen comme méthode

Nous proposons que le mouvement citoyen soit la méthode qui réalise l'implication populaire. Ceci à travers deux outils au moins : l'appel citoyen et les assemblées citoyennes.

Tel qu'il existe déjà, l'appel citoyen AACAL a pour fonction de recueillir l'adhésion du plus grand nombre et lui permet de faire connaître son soutien (à condition d’être « connecté »).

Par la suite, les assemblées citoyennes seraient les instances d'implication directe des soutiens recueillis par l'appel et des sollicitations directes de nos organisations. Aux échelons départemental et régional, et selon le principe démocratique simple "une personne = une voix", les assemblées citoyennes voteraient pour établir le programme, pour fixer les axes et actions de campagne, pour désigner les candidat-e-s de la liste et pour définir la stratégie électorale. Dans ces travaux préparatoires à mener et ces décisions à prendre, nous proposons que le programme et les axes de campagne soient prioritaires et que les candidatures ne soient traitées que dans un deuxième temps, comme découlant logiquement des deux aspects prioritaires.

Nous estimons que les partis politiques sont indispensables en soutien du mouvement citoyen, pour l'accompagner et le consolider par la qualité de leurs élaborations et le savoir faire de leurs militant-e-s et responsables, par l'engagement de ces mêmes militant-e-s et responsables dans les assemblées citoyennes,

3) Sur la réforme des collectivités territoriales

La réforme des collectivités territoriales qui nous amène à la nouvelle configuration en 13 régions métropolitaines au lieu de 22 est la traduction institutionnelle d’une conception économique et politique libérale qui vise à affaiblir l’Etat dans sa mission de service public. Du niveau local au niveau continental cela se concrétise par un double processus d'agrandissement des territoires infra-nationaux : intercommunalités, métropoles, régions, et un transfert des pouvoirs des « anciennes » institutions « inappropriées », aux « nouvelles » institutions « adaptées à la modernité » : des communes aux intercommunalités, de l'Etat-Nation aux régions d'un côté et à l'Europe de l'autre.

Cette réforme qui a été imposée sans le moindre débat démocratique préalable s’est accompagnée sur le plan social d’une destruction des solidarités nationales et, sur le plan économique, d'une mise en concurrence des territoires et de leurs habitant-e-s entre eux. Le tout au profit du capitalisme financier et des rentiers dont la domination ne cesse de croître en Europe.

Nous considérons que la loi NOTRe de Hollande/Valls est le point d’orgue de la refonte territoriale menée depuis 15 ans par les gouvernements successifs.

Partant de ce constat, nous proposons que notre rassemblement se positionne pour une autre réforme territoriale et que s'engagent entre nous des discussions sur les moyens de protéger nos concitoyens des effets destructeurs de l’organisation territoriale actuelle.

4) Sur le respect de la souveraineté des collectivités territoriales démocratiquement élues

Nous n'acceptons pas que les prérogatives et pouvoirs décisionnels du gouvernement et des instances démocratiquement élues (Parlement, conseil régional, conseil départemental, conseil municipal) soient transférés à des instances privées telles que les grandes puissances financières ou les grandes firmes transnationales. Nous serons donc extrêmement attentifs à expliquer à la population les dangers que lui font courir les traités européens validés malgré le refus populaire. De même, pour cette raison, nous nous opposerons et nous rejetterons tout projet d'accord de libre-échange impliquant la France et donc nos collectivités territoriales.

Deux projets de tels accords qui nous concernent sont actuellement en cours. Ce sont le CETA et le TAFTA. Le CETA (Canada EU Trade Agreement) est un accord économique et commercial global entre l'Union Européenne et le Canada. Le TAFTA (TranAtlantic Free Trade Agreement) encore appelé TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) est un projet d'accord entre l'UE et les Etats-Unis dont les négociations se déroulent à huis clos sans le concours de nos élus européens. Ces projets comportent, tous deux, des mécanismes offrant aux firmes privées des pouvoirs leur permettant de légiférer en lieu et place des instances publiques et également d'attaquer ces instances (à tous les niveaux, commune, département, région et Etat) devant des tribunaux arbitraux constitués d'experts privés lorsqu'elles jugeront que leur activité est entravée par les réglementations nationales ou locales. 

Si nous sommes élus, nous nous engageons donc à tout faire pour que la France ne ratifie aucun de ces deux projets et nous nous engageons également à tout mettre en œuvre pour informer les populations à propos de ces projets.

5) Sur la planification écologique

Le moment n’est plus aux demi-mesures, aux corrections à la marge, à l’imprévoyance déguisée en « c’est compliqué ». Il faut impérativement engager une rupture écologique de l’économie et des activités.

Nous devons planifier la transition écologique pour une activité humaine respectueuse de l’environnement par le soutien à une agriculture paysanne de proximité, le maintien de nos lignes SNCF de territoire, le développement des transports publics partout et pour tout-e-s et des alternatives au « tout voiture » et au « tout camion ».

Nous proposons que notre rassemblement fasse de la lutte contre la pollution atmosphérique et le bruit un axe majeur. Il faudra également qu’il réponde à l’enjeu de la réduction des distances subies domicile-travail, développe le droit à la mobilité et réponde à l’enjeu de repenser le fret de marchandises : camions sur trains, voies fluviales mais en intégrant les logiques de relocalisation des activités.

Enfin, concernant les installations nucléaires nous constatons dans la région ACAL la présence conjointe de la centrale de Fessenheim et du projet de centre d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, deux installations qui cristallisent le débat public sur la poursuite ou l'arrêt de l'industrie électronucléaire et la « gestion » de ses déchets.

Du fait de cette situation, et même si le nucléaire ne relève pas des compétences de la région, nous ne pouvons rester muets sur ce sujet. Nous savons les divergences qu'il peut y avoir entre nous sur le nucléaire. Mais il nous semble souhaitable de crédibiliser notre rassemblement en travaillant au dépassement de nos divergences. C’est pourquoi nous proposons que celui-ci se fasse au moins sur le refus de l'enfouissement des déchets nucléaires et l'abandon du projet CiGéo à Bure. Il resterait à discuter entre nous d'une position sur la poursuite ou l'arrêt de l'exploitation de la centrale de Fessenheim.

6) Sur la laïcité

Nous demandons que la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat soit appliquée en Alsace-Moselle et que ses principes soient inscrits dans notre programme comme revendication à porter devant le parlement et le gouvernement. A savoir : l’abolition du délit de blasphème, la sortie du régime concordataire et la suppression de l'enseignement religieux obligatoire dans les établissements scolaires publics (loi Falloux).

Plus largement, nous proposons de nous engager à ne financer aucun établissement scolaire, universitaire ou de formation professionnelle à caractère confessionnel et à mettre en place des mesures pour exclure la publicité de l’école publique.

7) Sur la formation professionnelle

Partant du fait que la formation professionnelle reste une compétence de la région, nous faisons une analyse critique des fonds publics régionaux accordés aux prestataires privés.

C'est pourquoi nous proposons que notre rassemblement s'engage à :

- enclencher un audit citoyen sur le financement et la qualité des prestations fournies par les organismes privés ;

- soutenir et développer les organismes publics et d’économie sociale et solidaire de formation (Universités, GRETA, AFPA, CFA…).

8) Sur la protection sociale

Dans le cadre de la mise en place en janvier 2016 des dispositions contenues dans l'ANI (loi du 14 juin 2013) qui prévoient la généralisation d'une adhésion obligatoire de l'ensemble des salariés à une complémentaire santé, nous proposons de consolider et de renforcer les mécanismes de solidarité contre les logiques faisant la part belle aux assurances privées.

A cet égard, nous réaffirmons notre attachement au régime local d'assurances maladie d’Alsace-Moselle qui couvre déjà 72% des garanties prévues dans le décret d'application et dont bénéficient, non seulement les salariés, mais également leurs ayant-droits, les chômeurs, les invalides et les retraités. A l’heure actuelle, seuls les salariés financent l’intégralité de la part complémentaire de ce régime ; ils en assurent la gestion.

Nous demandons par conséquent :

- que le régime local d’Alsace-Moselle soit garanti par le législateur, et que ses dispositions les plus favorables aux salariés soient étendues à tous les autres départements français afin de s’acheminer vers un remboursement à 100% des dépenses de santé.

- que le taux de cotisation des employeurs d’Alsace et Moselle soit aligné sur celui des autres départements

D’autres sujets méritent d’être mis en discussion et nous sommes ouverts à vos propositions. Mais nous estimons qu’arriver à un compromis sur ces 8 points serait déjà un socle crédible à notre rassemblement.

 

Dans l'attente de nos rencontres prochaines, veuillez recevoir nos fraternelles salutations.

Epinal, le 29 août 2015

Les comités Alsace Champagne Ardennes Lorraine du Parti de Gauche 

Contacts :        Michel BACH             mbach.pg10@gmail.com        / 06 51 52 63 70

                        Michel GEORGES      michel.georges@yahoo.fr       / 06 35 90 26 21

 

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